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NOUVEAU PALAIS

'Garçon de Café' - Yves Drillet (english below)
Conception graphique : Cécile Binjamin
Inclus le texte « La peau et l’uniforme » ainsi qu’une postface de la sociologue Vanessa Pinto.
16,5x24cm - 80 pages et 4 rabats dos carré cousu/collé
500 exemplaires - 30 euros
ISBN 978-2-9572072-0-6 - Mars 2020

Au mois de mars de cette année, je sortais mon premier livre photo, après de nombreux fanzines, c'était pour moi un aboutissement, 5 années de travail. Le sujet du livre "Garçon de Café" est complexe à résumer : il présente par des portraits photos et des textes, un ensemble de personnes pour qui le travail de services (serveur, livreur, postier, agent de sécurité etc.) est un petit boulot à but alimentaire. Ils sont étudiants, ou bien il l'étaient, ils ont un projet de formation, une activité ne leur dégageant pas de revenus, une envie de voyage... Chacun a donc un rapport paradoxal au travail, ils lui cherchent une utilité sociale là où elle est souvent absente dans les services du privé, et où elle est sapée par le management à l'os dans le public. Certains semblent s'en accommoder, trouver une fenêtre où ils pensent fournir un service juste, d'autres cherchent à s’investir à minima de façon à ce que le travail empiète le moins possible sur le reste de leur vie. Leur point commun réside dans un ailleurs, ce travail "vrai" qu'ils recherchent dans les plis que leur laisse le temps non salarié.



Garçon de Café est sorti, par hasard, à ce moment particulier où le monde s'est arrêté de tourner. Enfin, pas tout à fait arrêté. Durant ce confinement, j'ai été très surpris par l'instrumentalisation politique et médiatique qu'ont subi les employés de services, sujets de mon livre, ils étaient alors parmi les seuls à continuer de travailler au contact des autres.
Aujourd'hui, je voudrais vous dire ce qu'ils ne sont pas, contrairement à ce que l'on a vu, lu, entendu à cette période et qui risque de revenir encore avec un second confinement qui se profile.
D'abord, ils ne sont pas "invisibles". Les élites en sont venues à une cécité telle qu'ils ne voient plus rien : en passant à la caisse du supermarché, en se promenant dans la rue devant le balai, par n'importe quel temps, de livreurs à vélo et scooter, chez eux pendant que femmes de ménages et « nounous » s'occupent des tâches essentielles au foyer et des enfants.
Ensuite, il n'y a pas de "Génération Covid", on n'est pas égaux devant la gestion du Covid parce que d'une certaine année de naissance. Les cours à distances profitent aux plus riches dans leurs cocons familiaux connectés, pendant que les plus défavorisés sont poussés de cette manière vers un lent mais certain décrochage.
Enfin, ils ne sont pas "la seconde ligne", ils ne font pas une guerre en bons soldats du capitalisme, Bon nombre des personnes que j’ai interrogé n’ont juste pas les moyens de raccrocher le travail, cela ne les empêche pas d'être réaliste sur à qui profite leur boulot.
Excusez cette diatribe, l'idée était de défaire des clichés, à vous de vous faire votre avis pour ne pas en créer de nouveaux. En lisant et observant "Garçon de Café", vous aurez un point de vue sur certains jeunes gens, formant un ensemble hétérogène et incomplet, j'espère vous en ressortirez avec de l'envie pour questionner votre regard sur les autres et sur le travail.

Plus d'informations:
http://www.nouveaupalais.eu/fr/livres/garcon-de-cafe
Remise de 20% pendant le festival avec le code: POLYCOVID2020




I’m proud to announce that last March, I released my first photobook : « Garçon de Café ».
It is composed of a series of photo portraits and texts. The portraits are of young people, in uniform at their odd jobs. They are working at odd jobs, out of necessity, rather than by choice. They have aspirations of landing a job with a higher purpose; of making a difference in society; of travelling. In the meantime, many try to make the most of their current jobs and find purpose in what they do. Some can’t muster that kind of commitment, and just go through the motions, waiting for better days. But one aspiration is common in both camps: to someday land that “real” job.
As it happens, when Garçon de Café came out, last March, France was entering its first lockdown. As life as we knew it was forced to a screeching halt for most of us, politicians and the media lauded “frontline workers” as heroes.
What was written in the media about “second-line workers” (in jobs like those showcased in my book), struck me as being far removed from what these people were really living and experiencing.
Certain media called the workers “invisible”. These workers are very visible, however, it’s the elite who have turned a blind to those who serve them. This has been the case since well before the pandemic. The cashiers, the deliverymen, the nannies, the street cleaners, etc have always been very visible.
There is no such thing as a “Covid-19 Generation”. For those under the age of 30, some have it harder than others. Remote-learning favors those who live in wealthier households where having a quiet space to study, is never an issue. Young people, of modest means are slowing being pushed to the sidelines.
We should stop thinking of them as “good little soldiers”, whose job it is to keep the economic wheel turning. For many of those whom I photographed for the book, they do what they do because they don’t have another option.
In conclusion, with Garçon de Café, I tried reveal who the people who hold these types of jobs really are, and undo certain stereotypical beliefs. It’s now up to you to decide what you think.
Unfortunately, texts remain in the original French only, but I hope the pictures speak for themselves.

For more information:
http://www.nouveaupalais.eu/fr/livres/garcon-de-cafe
20% discount during the fair – code: POLYCOVID2020